Comme tous les ans, il y a quelques jours , nous venons de fêter la Toussaint. C’est la fête chrétienne qui permet de rassembler les familles (croyantes ou non) autour de leurs défunts. La période de la Toussaint est donc souvent associée à la tristesse et aux regrets d’avoir perdu un être cher ; à une certaine mélancolie qui s’exprime par les visites au cimetière et le fleurissement des tombes. Même si elle s’efface peut-être un peu, c’est une tradition qui perdure dans beaucoup d’endroits : il n’y a qu’à compter le nombre de vendeurs de chrysanthèmes devant les cimetières pour s’en rendre compte !
Mais la Toussaint est une fête joyeuse ! Car ce jour-là on fait mémoire de ceux qui ont vécu à fond leur vocation de disciples du Christ ; on fait mémoire de ceux qui au long des âges se sont laissés habiter par l’Esprit du ressuscité pour en rayonner autour d’eux ! À la Toussaint on reconnaît que certaines personnes ont été de si lumineux témoins de l’amour de Dieu que l’Église nous les donne en exemple. C’est aussi une façon de nous redire que le Seigneur est toujours présent au monde à travers la vie de ceux et celles qui se laissent toucher et guider par Lui à toutes les époques et sur tous les continents.
La Toussaint est donc une fête de l’espérance car elle nous rappelle que la sainteté est accessible à tous et qu’elle devrait même être le moteur de toute personne qui se réclame du Christ ! C’est une fête qui nous donne à voir dans la figure des saints ce que nous devenons quand nous nous laissons vraiment conduire par l’Esprit. Car les saints sont des êtres comme nous, de chair et de sang – de péché aussi – qui se sont ouverts avec une confiance et une persévérance peut-être plus grande que beaucoup d’entre nous à la miséricorde de Dieu. Ils nous disent par leur vie que le chemin de sainteté est toujours ouvert même avec nos imperfections et le découragement qui nous guette parfois, car Dieu est amour…
La Toussaint nous rappelle enfin que même si nos existences sont parfois lourdes à porter il est possible de percevoir dès maintenant quelque chose de notre destinée finale quand nous mettons nos pas dans ceux du Christ et que nous nous laissons porter par Lui. C’est pourquoi on entend le texte des Béatitudes à la Toussaint : il nous rappelle tous les ans qu’avec Dieu dans nos vies les choses ne se réalisent pas forcément de façon miraculeuse, mais qu’il est parfois possible de goûter par avance à la plénitude de vie qui nous est promise par le Christ et pour laquelle nous sommes faits.
Alors quand nous faisons mémoire de nos défunts au cimetière où ailleurs, gardons la conviction que nous sommes tous faits pour « la vie en plénitude » ouverte par le Christ.
Et espérons fermement que tous ceux qui nous étaient chers et qui nous ont quittés cette année ou il y a plus longtemps vivent et nous attendent maintenant dans cette vie qui ne passera pas. Car toutes les fêtes chrétiennes n’ont qu’un but : vivifier notre espérance en la vie éternelle !
Frédéric Cailler