Au caté récemment (en visio), des enfants ont lu l’histoire de l’apôtre Thomas (en saint Jean ch. 20) qui met du temps à croire que Jésus est ressuscité et ils se sont sentis très proches de lui … « Est-ce qu’on est obligé d’y croire ? » a demandé l’un d’entre eux. Grande et belle discussion, m’a rapporté Catherine… Et je sais que la discussion a pu continuer en famille : tant mieux ! Nous ne sommes pas obligés d’y croire, mais il y a des gens autour de nous qui nous invitent à y croire, des gens à qui on peut faire confiance. En effet leur vie dit quelque chose de cette résurrection toujours en chemin chez nous depuis que Jésus a traversé la mort : ces gens on les appelle des ‘témoins’. Mais n’imaginons pas que tout a été simple le jour de Pâques pour les amis les plus proches de Jésus, pour Marie sa mère et pour les autres femmes qui étaient elles aussi dans la suite du prophète Jésus ! Ce qui est clair, c’est la déroute de ces hommes et femmes, c’est la déception, le découragement et l’incompréhension à propos de Jésus qui est mort.
Pourtant au fil des semaines suivantes, après la Pentecôte, nous retrouvons ces mêmes disciples proclamant courageusement que le Christ est ressuscité, que c’est Lui qui donne tout son sens à leur vie… et qu’ils ont décidé de vivre de son message et de le partager à tous ceux qui l’attendent. Que s’est-il donc passé entre les deux ? Le tombeau vide ? non, cela ne prouve rien. Non, quelque chose leur a été donné alors qu’ils ne s’y attendaient ! Jésus a repris l’initiative dans leur vie. Sur la route d’Emmaüs, « le Seigneur s’est fait reconnaître à nous à la fraction du pain ». Voilà que se renouvelle aujourd’hui ce qu’ils ont vécu avant avec Jésus – très souvent et lors du dernier repas où il leur a partagé le pain, signe de sa vie donnée. Il est là, il refait ces mêmes gestes et leur dit les mêmes paroles : « la paix soit avec vous ! » Il est vivant, tout autrement, mais c’est un être de chair qui est devant eux, il mange avec eux … même si cela sera temporaire, car il repartira vers le Père lors de l’Ascension. Cela se passe plusieurs fois, avec Thomas par exemple qui veut être sûr que le Ressuscité dont parle ses compagnons n’est pas un fantôme. Il veut être sûr que le Ressuscité est le même que le Crucifié, il veut constater la trace des clous et il croit…
« Le confinement à Pâques, ça n’a jamais marché ». Mais reconnaissons que ce n’est pas si simple pour nous qui avons toujours à consentir à ce que le mal et la mort n’aient pas le dernier mot. Reconnaissons que c’est encore plus compliqué dans cette période où un certain confinement social est de rigueur. Mais justement, ce témoignage des premiers chrétiens nous invite à avancer : au milieu de mille difficultés, ils nous disent que notre Dieu est toujours avec nous, qu’il nous invite à croire en nos capacités de grandir en humanité.
Jésus nous envoie partager cette Bonne Nouvelle : grâce à Dieu, l’humain n’est pas voué à la mort définitive, il est fait pour la Vie, pour faire grandir la vie. A chaque ‘apparition’ du Ressuscité, il y a cet envoi : « À vous d’en être les témoins ».
Vous trouverez ici l’homélie du dimanche 18 avril.