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Pâques : Une foi toujours en question

Si nous sommes venus ce matin de Pâques, c’est parce qu’il y a quelqu’un qui nous tient à cœur, qui nous fait vivre et qui donne sens à notre vie. Ce quelqu’un, c’est Jésus, le Christ, mort et ressuscité. Ça n’est pas pour autant que nous sommes sans questions. J’ai entendu récemment ces réflexions de la part de gens pourtant bien engagés dans l’Église : « plus je vieillis, plus j’essaie de comprendre, et moins j’ai l’impression de croire, et pourtant la confiance permet d’accepter l’incompréhensible ».

Se poser des questions n’est ni anormal, ni scandaleux. Nous sommes doués d’intelligence, de capacité de raisonnement, d’analyse, de discernement. Nous sommes ainsi faits, et c’est la volonté du Créateur ! Nous avons donc le droit d’essayer de comprendre et c’est tout à fait légitime de s’interroger y compris sur le mystère de la Résurrection du Christ. La foi n’est pas de l’ordre de la démonstration, de la preuve. La science a son domaine, la foi a le sien, et il est imprudent de mélanger les différents niveaux. La foi ne se situe pas dans la zone du sensible. Elle est adhésion à une croyance, à un message, à une personne. Et dans le cas de la foi chrétienne, il s’agit d’une relation personnelle avec le Christ qui a révélé, par l’action du Saint-Esprit, un Dieu plein d’amour et de miséricorde. La foi a certes une dimension affective, mais elle n’est pas seulement un sentiment. C’est l’engagement de la personne entière, corps, cœur et esprit, vivant de la prière, des sacrements et du service du frère.

Dans le récit de la résurrection de Jésus raconté par l’évangéliste Marc, les femmes s’étaient rendues au tombeau pour embaumer le corps de Jésus. En entrant dans le tombeau, elles virent un jeune homme vêtu de blanc. Elles furent saisies de frayeur, nous dit l’évangile. Et le jeune homme leur dit « ne soyez pas effrayées. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le Crucifié ? Il est ressuscité, il n’est pas ici. Voici l’endroit où on l’avait déposé. Maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : « il vous précède en Galilée. Là, vous le verrez, comme il vous l’a dit ». Drôle de rencontre pour ces femmes si attachées à Jésus ! Elles étaient venues embaumer un mort, et voilà qu’on leur annonce qu’il est vivant ! Ce devrait être un grand bonheur ! Mais l’évangile nous dit qu’elles étaient « remplies de frayeur ».

Dans l’évangile de Jean, le récit est encore plus troublant. Marie-Madeleine se rend au tombeau. Elle aperçoit que la pierre a été roulée, et elle court trouver Simon-Pierre et Jean pour leur dire qu’on a enlevé le corps du Seigneur. Pierre aperçoit les linges bien pliés, le suaire roulé à part à sa place. Jean entre ensuite dans le tombeau, et il écrit dans son évangile : « Il vit et il crut ».

Croire sans voir. C’est véritablement le mystère de la Foi. Comme Pierre et Jean, nous restons libres devant le tombeau vide. Mais notre foi ne repose pas pour autant sur du vide : elle repose sur le témoignage des apôtres, des femmes, de Marie-Madeleine… Depuis plus de 2000 ans, les chrétiens se sont attachés à leur témoignage. Ils en ont fait leur profession de foi et l’ont enracinée dans leur vie d’homme et de femme.

Aujourd’hui, Jésus se donne à voir à travers tous ces êtres humains qui ont inscrit dans leur existence, dans leurs choix, ce message du Christ vainqueur de la mort, de toutes les morts, y compris celle de la haine. Car la résurrection du Christ, c’est la révélation suprême de l’amour que Dieu nous porte. Désormais, c’est dans la Galilée de nos vies que nous ferons l’expérience du Christ ressuscité.

Si nous croyons que tout ce que nous raconte les évangiles appartient au passé, alors, nous ne sommes pas chrétiens. Pâques n’est pas un souvenir, une commémoration. En fêtant la résurrection du Christ, nous faisons mémoire d’un événement qui sauve le monde aujourd’hui.

Alors, mes amis, réjouissons-nous. Christ est ressuscité et nous avec lui ! Alléluia !

Bonne fête de Pâques.


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