Finances

La Bonne Nouvelle est pour tous !

« Le christianisme va-t-il mourir ? », tel était le titre provocateur d’un livre de Jean Delumeau, historien angevin, il y a déjà quarante ans. A chaque époque de l’histoire, cette question s’est posée. Aujourd’hui elle se pose et cela nous appelle à prendre nos responsabilités. Un jeune dominicain français actuellement au Caire le dit à sa manière : il parle d’une certaine déprime de notre pays et aussi d’une Église en recul. Il évoque « la mélancolie des chrétiens » qui assisteraient « impuissants à la chute de tous les bastions qu’occupait leur foi dans la société française ». (Adrien Candiard – « Veilleur, où en est la nuit ? » – 10 euros )

La question date de longtemps d’ailleurs, car elle s’est posée dès la répression des premiers chrétiens de Jérusalem six ou sept ans après l’Ascension. Ils sont partis à Antioche de Syrie et cela aurait très bien pu s’arrêter là. Mais ils ont commencé à rayonner dans le bassin méditerranéen. Et ce sont ces chapitres décisifs des Actes des Apôtres (10 et 11) : un centurion romain – « païen » donc comme on disait – cherche du côté du Dieu des chrétiens et on précise qu’il est bienveillant et partageur avec le peuple juif. Il fait appel à Pierre, qui se résout, poussé par l’Esprit, à aller chez lui. Pas de salamalecs : « Lève-toi. Je ne suis qu’un homme, moi aussi » lui dit Pierre, phrase que certains papes ont dû oublier de lire. C’est une rencontre entre hommes … et Pierre de partager sa foi toute neuve : l’essentiel, c’est Jésus : « Là où il passait, il faisait le bien » … beau résumé. Pierre atteste de sa résurrection et affirme qu’il offre le salut de Dieu à tous, sans faire de différence. Et la maisonnée de Corneille comprend, l’Esprit est sur eux… c’est une nouvelle Pentecôte. Pierre est stupéfait et accepte de les baptiser. L’Esprit est donné à tous ceux qui cherchent Dieu et qui ont déjà compris que le partage est une belle ligne de vie. Et cela va continuer avec Paul surtout qui va résolument vers les « païens » et d’autres jusqu’à nos jours.

Le christianisme aurait pu mourir en l’an 37 de notre ère et à bien d’autres époques compliquées de l’histoire de l’Église, périodes sombres parfois. Non, mon étonnement et le vôtre, j’espère, c’est que l’Évangile, la Bonne Nouvelle du Christ, nous soit parvenu comme tout neuf aujourd’hui et nous parle encore au cœur… à travers pourtant bien des aléas de l’histoire ! L’Esprit du Christ travaille notre monde. Nous entendons le Christ nous parler au cœur, nous l’entendons autant que nous nous ouvrons à lui. Car c’est bien cela la question : nous ouvrir à lui.

La question de l’avenir du christianisme est donc en partie entre nos mains : l’Esprit Saint aidant, nous avons à faire exister des communautés de chrétiens qui soient tout sauf « mélancoliques » ou nostalgiques, des communautés qui soient fraternelles, accueillantes, ouvertes au monde des hommes et des femmes d’aujourd’hui, qui s’y engagent avec comme référence essentielle : le Christ « celui qui passait en faisant le bien ». C’est ce que le jeune dominicain du Caire affirme : « La seule promesse que Dieu fait à son peuple depuis toujours, ce n’est pas le triomphe ou la réussite, c’est celle de sa présence ».

Souvent, lors de certaines rencontres avec les jeunes familles, je perçois cette question : « l’Église sera-t-elle encore assez vivante pour proposer à nos enfants d’être chrétiens? » La seule réponse est de dire : oui, elle le sera si chacun de nous pose des actes pour entretenir sa foi, pour la faire grandir (et pas seulement une fois par an ou uniquement au moment des grands événements de la vie familiale). Ces belles initiatives que sont Graine d’Évangile, l’Éveil à la foi, le catéchisme, les aumôneries et les mouvements sont là pour ça… elles demandent de passer un peu de temps et d’avoir de la créativité… mais c’est toujours à plusieurs et l’Esprit du Christ démultiplie les énergies quand elles se mettent ensemble !


Publié

dans

Aller au contenu principal