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Chrétiens vigilants

N’avez-vous jamais remarqué, à l’entrée d’une rue, d’un village, ce petit panneau coloré orné d’un œil : « voisins vigilants » ?

Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire ?
Immédiatement, je pense aux attentats. Un terroriste est vite survenu dans une rue, dans un village. Je dois donc signaler l’inconnu qui rôde et qui n’est pas de la rue. Bon, cette fois, je me suis trompé, c’était le petit-fils qui rendait visite à sa grand-mère.

Alors je me dis que non, bien sûr, il s’agit d’autre chose. Il s’agit de veiller les uns sur les autres. Il s’agit de s’informer si quelqu’un est malade : a-t-il besoin de quelque chose ? Peut-être mon voisin a t-il vécu quelque événement heureux ? ou malheureux ? Je suis vigilant, je veille sur mes voisins, en attendant, comme cela se produit de plus en plus maintenant, l’organisation, aux beaux jours, de la fête des voisins.

En contemplant ce panneau il m’est venu une idée. Pourquoi ne pas mettre à l’entrée des églises de la paroisse quelque chose comme :

« Chrétiens vigilants » ?

En effet, il m’arrive de m’asseoir à côté d’un inconnu. Donc, soit il y a du danger, soit il y a quelqu’un dont je dois prendre soin.
Il se trouve que nos églises en ce moment (est-ce un phénomène nouveau ?) « brassent » beaucoup de monde.

Certains veulent renouer avec une spiritualité perdue. D’autres cherchent simplement comment rendre service à l’église. Il y en a qui disent : je voudrais recevoir le baptême. D’autres disent : je voudrais recevoir la confirmation. D’autres sont entraînés là par une compagne ou un compagnon…

Ils sont là, assis, seuls ou à deux. Parfois il s’agit d’une famille entière. Tiens ? D’où sortent-ils ?

Ils ont, c’est magnifique, un prénom : Christian, Henri, Arnaud, Paul, Nelli, Ananie, Gonzague, Julie, Delphine, Rose, Jean-Marie, Françoise, Claudie, Jean-Pierre, Margaux, Antoine, Karima, Pascale, Nara, Guy… etc.

Serons-nous des chrétiens vigilants ?

La communauté chrétienne ne cesse de grandir, si nous sommes attentifs à ceux qui frappent, ou à ceux qui ne disent rien. Ouvrons donc en ce mois de mars, mois de Carême, l’opération « chrétiens vigilants ».

Je n’ai pas dit qu’il fallait leur sauter dessus, les saisir comme des proies.

Ils sont à accueillir pour ce qu’ils sont, pas pour ce qu’ils pourraient faire. On verra cela plus tard, quand le dialogue aura avancé.
Mais d’abord entrer en relation avec mes frères de banc, à l’église. Se tenir vis à vis d’eux comme face à un mystère : Dieu me les a envoyés comme des inconnus à reconnaître, comme des visiteurs à accueillir.

Soyons vigilants, nous n’avons qu’un seul ennemi à craindre, c’est l’ennemi intérieur. Dehors, c’est le Christ qui nous attend.

Daniel Orieux, curé de Sainte-Marie-de-Doulon


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