Notre-Dame-de-Toutes-Aides
La chapelle Notre-Dame-de-Toutes-Aides
« Un premier lieu de pèlerinage à la Vierge s’est développé au XIIème siècle sur le domaine du Petit-Blottereau ; il s’agit, semble-t-il de la chapelle de Toutes-Aides ». [[Article « Doulon, regards sur notre histoire », Fête paroissiale du 20 octobre 2002 de la nouvelle paroisse Sainte-Marie de Doulon]]
«La sainte chapelle de Toutes-Aides ne paraît dans aucun document avant l’année 1610 mais, cette année-là, elle est reconstruite ; c’est donc quelle était vieille déjà, car les anciens construisaient solidement. » [[Chanoine Jean-Baptiste Russon, Notre-Dame de Toutes-Aides à Nantes, p. 11]]
Selon la légende, la princesse Constance de Normandie, duchesse de Bretagne, fille de Guillaume le Conquérant, « en son château voisin de Nantes (…) se vit un jour en grand danger ; elle implora la très sainte Vierge et promit de lui faire construire une chapelle, près de son logis, pour prix de sa délivrance. Elle fut exaucée ; elle accomplit son vœu et c’est ainsi qu’une modeste chapelle s’éleva non loin du Petit-Blottereau. » [[Ibid. p. 11]]
Depuis 1610…
La chapelle Notre-Dame-de-Toutes-Aides rénovée mesurait « vingt-sept mètres de longueur, sept mètres de largeur et six mètres de hauteur sous les lambris qui formaient voûte en berceau continu. (…) Une porte latérale est demeurée jusqu’à nos jours. » [[Ibid., p. 14 et 15]] Murée, elle est visible sur le mur bordé par la rue de la Ville-en-Pierre.
« La chapelle de Toute-Aides (…) ne cessa jamais d’être une trêve de la paroisse de Doulon. Le curé de Saint-Médard y disait souvent les messes demandées par ses paroissiens ; il y bénissait parfois des mariages». [[Ibid., p. 19]]
« Après l’orage révolutionnaire », les paroissiens récupèrent leur chapelle – devenue bien national et vendue – en la rachetant « pour la somme de 400 livres » en juillet 1797. Mais, suite à des troubles, « la Préfecture, dès 1803, fit fermer la chapelle. Celle-ci fut louée à des industriels qui en firent dépôt de toute nature. » [[Ibid., p. 21]]. L’abomination ! Et ce n’est qu’en 1830 que la Préfecture « autorisa l’ouverture du vénéré sanctuaire ». Pour la reprise du culte, les aménagements indispensables furent réalisés, puis complétés pour un embellissement du lieu de culte. « Un dessin de Félix Benoist nous a conservé l’aspect intérieur de la chapelle, tel qu’on le voyait vers 1850. » [[Ibid., p. 21]]
L’église Notre-Dame-de-Toutes-Aides
Au cours du XIX° siècle, « la chapelle de Notre-Dame de Toutes-Aides (…) provoqua un afflux d’habitations ». Le quartier se développe considérablement au XIX° siècle et est désigné sous le nom de « Ville en pierre ». Il prit de l’importance, par exemple avec le transfert en 1861 «en la tenue des Portes, tout près de la chapelle » du pensionnat des Frères de Lamennais. Un projet de transfert à Toutes-Aides du centre paroissial de Doulon fut même étudié en 1864.
Cela justifie la création, par décret en date du 31 juillet 1873 signé par le maréchal de Mac Mahon, chef de l’État, d’une nouvelle paroisse, détachée de celle de Saint-Médard de Doulon. L’évêque, Mgr Fournier, décida le 7 décembre d’exécuter ce décret. Malgré des oppositions violentes, l’inauguration de la chapelle comme église eut lieu ; toutefois, pour pallier ses insuffisances, la construction d’une église neuve, contiguë à la chapelle, fut décidée et l’architecte conçut son intégration dans le monument.
L’église actuelle a été construite à côté de la chapelle à partir du 11 août 1878 (pose de la première pierre) sous la direction de l’architecte François Bougouin. Elle a été ouverte au culte le 28 juillet 1881 sous le pontificat de Léon XIII et l’épiscopat de Jules François Lecoq, dont on peut voir les armoiries sous la voûte de la nef.
La tour clocher a été ajoutée de 1893 à 1895 devant l’ancienne chapelle qui existe toujours à l’intérieur de l’église (chapelle de la Vierge). L’édification d’un clocher est en général une part importante de la dépense totale. Le plus souvent, les renseignements concernant le clocher sont englobés dans les travaux d’achèvement de l’église ou d’élévation de la façade. Dans quelques cas cependant, il est possible d’évaluer le coût du clocher par rapport à l’édifice entier. Ainsi, le clocher de Notre-Dame-de-Toutes-Aides représente environ 40 000 francs, soit presque la moitié du total de l’église évalué à 98 000 francs.
Au terme de l’ornementation, la consécration épiscopale eut lieu le 22 octobre 1895, confortant l’importance de la chapelle votive restaurée.
De nombreux travaux ont été entrepris dans l’église avant qu’elle atteigne sa configuration actuelle.
Le 1er septembre 2003, la paroisse Notre-Dame-de-Toutes-Aides est réunie aux paroisses Saint-Médard (Vieux-Doulon), Saint-Jean-Baptiste (Pin Sec) et Saint-Marc (Malakoff) pour former la nouvelle paroisse Sainte-Marie-de-Doulon.
Des travaux portant principalement sur les toitures ont été entrepris du dernier trimestre 2016 jusqu’à juillet 2017. Pour en voir le détail, vous pouvez cliquer ici.
La rénovation de l’orgue, commencée en novembre 2019, fortement retardée par la crise sanitaire, a enfin pu s’achever à la fin du mois de mars 2021. Pour plus de détails, cliquer ici.
Texte et photos :
– Jean-François Dutar
Sources :
– Communication de Michel Kerézéon du 2 octobre 2010 : « La Chapelle Notre-Dame de Toutes-Aides, Depuis 400 ans… »
– Chanoine Jean-Baptiste Russon, Notre-Dame de Toutes-Aides à Nantes, préface de Mgr Villepelet, évêque de Nantes, décembre 1961, 44 pages.
– Bulletin paroissial : Vie paroissiale de Notre-Dame-de-Toutes-Aides, 18 septembre et 2 octobre 1983
– Article « Toutes-Aides, église dédiée à la Vierge, celle à qui l’on peut tout demander », in Ouest-France : entretien avec l’abbé François-Xavier Romefort, curé de la paroisse (1989-1995)
– le site infoBretagne : http://www.infobretagne.com/doulon-paroisse.htm
– Carine Houdayer, Cloches & clochers de Nantes, préface de C. de Mondragon – Prix Léon Maître en 1995 (sous la direction de M. Marcel Launay, historien de la faculté de Nantes) – https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3337538g/f40.image.texteImage
Le nouveau chœur
Le chœur avait été modifié une première fois après les réformes du concile Vatican II (1962-1965), avec notamment la suppression de la clôture. Il l’a été une seconde en 2001, en accord avec la Commission diocésaine d’art sacré. Le retable a été démonté. Il n’aurait pas été récupéré, car le diocèse avait surabondance de matériels en provenance des paroisses. Les statues de la Vierge Marie et de saint Jean qui figuraient sur le retable ont été conservées par la paroisse ainsi que le crucifix. Ce dernier est l’œuvre du sculpteur Jean Lambert-Rucki (1888-1967). Il a longtemps été mis en valeur dans la salle de l’Asta lors des fêtes paroissiales. La suppression du retable et la diminution de l’autel agrandissent l’espace dans le chœur. Une croix bien visible a été placée, suspendue au-dessus de l’autel.
Le nouveau chœur a été inauguré le dimanche 14 octobre 2001 au cours d’une messe présidée par Mgr Georges Soubrier, évêque de Nantes.
Cliquer sur les titres ci-dessous afin d’accéder aux article correspondants.
Travaux de restauration 2016 et 2017
Les nouvelles verrières
Les cloches
L’orgue
Le chemin de croix
Le culte marial
Curés de l’ancienne paroisse Notre-Dame-de-Toutes-Aides
Dates | Noms | Remarques |
1873-1876 | Remaud | ancien aumônier du Pensionnat |
1876 (?)-1895(?) | René Bariller | nommé en 1895 chanoine honoraire de la cathédrale |
en 1908 | Guillou | |
en 1933 | Crand | |
en 1949 | chanoine Jonchère | |
en 1958 | Riochet | |
….. | ||
-1976 | Robert Ardois | décédé en 2002 |
1976-sept. 1989 | Émile Macé | |
1989-juin 1995 | François-Xavier Romefort | décédé le 2 juin 2019 |
sept. 1995 – sept. 2002 | Fernand Bonnet | décédé le 24 août 2010 |
sept. 2002 – sept. 2003 | Joël Lebeau | dernier curé – premier curé de Sainte-Marie-de-Doulon |
Pour plus d’informations sur les prêtres de notre paroisse, vous pouvez consulter la page Nos prêtres.
Sources :
– Chanoine Jean-Baptiste Russon, op. cit. pour la période 1873-1958
– Doulon de l’indépendance à l’annexion – Cent ans de vie municipale – Association « Doulon-Histoire »
Texte :
– Michel Kerézéon