
3 rue de la Papotière
Ancienne église Saint-Médard
La plus ancienne des quatre anciennes paroisses est issue d’une abbaye fondée par Charlemagne (fin VIII° siècle). Elle a probablement été élevée en paroisse en 1135.
L’église Saint-Médard était de style roman et fut fondée en 952 par le duc de Bretagne Alain Barbe-Torte au Vieux Doulon. Elle avait été profondément remaniée et même défigurée au cours des siècles. L’église a subi de graves dégâts lors de l’ouragan de la nuit du 14 au 15 mars 1751. Trois ans plus tard, les murs latéraux menaçant de s’écrouler sont abaissés et étayés de puissants contreforts. Le clocher qui consistait en un exhaussement du mur au-dessus du faîte de l’église à la façade, de forme rectangulaire terminé en triangle et percé de deux arcades plein cintre avec deux cloches, est démoli en 1868 et remplacé par une tour carrée et clocher à flèche pointue.

Le chevet carolingien

Fin de l’église
Le 7 octobre 1963, la foudre s’abat sur le clocher et en fragilise la structure. Trois ans plus tard, le 22 juin 1966, une tempête particulièrement violente fait tomber la toiture du clocher et soulève de nombreuses ardoises. À la suite de ce sinistre qui n’a pourtant pas endommagé profondément l’édifice, la destruction de l’église fait l’objet de tractations : le curé et l’évêché y voient l’occasion de détruire et d’agrandir l’église du bourg tandis que la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) soutenue par la Société historique et archéologique refuse la démolition du plus ancien édifice de Nantes.
À la fin de l’année 1970, après quatre ans de statu quo, la Ville de Nantes acte avec l’Évêché la destruction et la reconstruction de l’église tout en conservant le mur de chevet. En 1971, elle engage l’architecte Pierre Joëssel qui propose de réaliser une église de 650 mètres carrés pouvant accueillir 450 personnes. Mais le projet est mal construit et ne convainc pas le service instructeur de l’État qui s’interroge sur l’intérêt qu’offrira un mur ancien au milieu d’un édifice contemporain.
Pour empêcher la destruction de l’église, la Drac lance une procédure de classement au titre des Monuments historiques en urgence. Le 13 janvier 1972, l’église est détruite mais le mur de chevet est conservé. Le 7 avril suivant, afin d’accélérer la reconstruction et de surseoir à la procédure, la Ville détruit le mur de chevet et fait définitivement disparaître un édifice millénaire.
Une église provisoire en préfabriqués était alors en service depuis la première messe célébrée dès Noël 1966.

Ruines de l’église avant sa démolition totale
Nouvelle église Saint-Médard
La destruction de l’ancienne église en 1972 permet de lancer des fouilles de sauvegarde sur le terrain et de retrouver des substructions qui font l’objet d’une procédure de classement.
Celle-ci suspend toute velléité municipale et épiscopale de reconstruction de l’église sur cet emplacement. Le projet proposé par Pierre Joëssel est abandonné : il ne donne pas assez de garantie pour la conservation des vestiges.
En juin 1985 – presque 20 ans après la tempête – la Ville réactive le projet et lance un concours d’architecte. Quatre équipes candidatent et, au terme de la procédure, l’agence Pierre et Pascal Prunet est engagée. Le projet séduit également le jury par sa capacité à répondre à la notion de village : l’équipe propose de créer un ensemble de trois bâtiments (église, porche, bâtiment paroissial) reliés par un patio.
L’église actuelle fut enfin construite de février à décembre 1987. La première messe y fut célébrée à Noël de cette année-là et sa consécration eut lieu le 17 janvier 1988.
La nouvelle église, d’un volume unique, possède une charpente apparente composée de quatre losanges assemblés. La luminosité est privilégiée en grande partie par la présence d’une large verrière latérale sur la façade sud.
L’abside forme un exèdre, c’est-à-dire une salle de conversation semi-circulaire, dans le mur est de l’église. Elle est éclairée de son côté par des lancettes, soit des petites baies verticales très fines.
Un oculus est présent dans le mur ouest de l’église, en face de l’abside. Il confère une autre source de lumière à l’édifice, dispersée le long de la nef.
Le porche, hors-œuvre et largement ouvert vers l’extérieur, suit l’architecture intérieure en étant surmonté d’une charpente en bois à double étage.
Un petit patio gravillonné permet de relier l’église à ses salles paroissiales par l’intermédiaire du porche, selon un plan triangulaire.
L’ensemble paroissial est un bâtiment longitudinal dont les différentes salles (chapelle de semaine, sacristie et deux salles de réunion) sont desservies par un long couloir qui longe le patio.
Dans l’espace paroissial, la chapelle de semaine, en toute sobriété, peut à l’occasion se transformer en salle de réunions.
Le 1er septembre 2003, la paroisse Saint-Médard est réunie aux paroisses Notre-Dame-de-Toutes-Aides, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Marc (Malakoff) pour former la nouvelle paroisse Sainte-Marie-de-Doulon.
En mars 2025, des œuvres du chanoine Pierre Bouchaud ont été installées dans l’église.
Curés de l’ancienne paroisse Saint-Médard de Doulon
Dates | Noms | Remarques |
---|---|---|
avant 1399 | P. de Carmelou | |
1399 | Guillaume Eraut | |
1516 | Yves Pineau | |
1521 | Martin Sauvaiget | |
1545 | André Pasquier | |
1592 | Papion | |
avant 1611 | André Raimbaud | |
1611 | Petit | |
vers 1624 | Jean Oger | |
1665-1691 | Charles Monnier | |
1692-1714 | Alexandre Coupperie | |
1715-1748 | Julien Baudry | |
1749 | Gilles Guyot | |
1754-1787 | François Taupier | |
1788 | Louis Bertho | |
1789-1792 | Jean-Baptiste Laisné | réfractaire (vicaire depuis mai 1790 : Célestin Bizeul) |
1792-1803 | paroisse supprimée | |
1803-1814 | Jean-Baptiste Laisné | rétabli |
1814-1817 | paroisse rattachée à Sainte-Luce | |
1817-1828 | Jean Faugare | |
1828-1832 | Cormerais | |
1832-1837 | Laurent de La Rüe du Can | curé de la paroisse d’Orvault, chanoine de la cathédrale de Nantes |
1837-1840 | François Lelasseur | |
1840-1874 | Pierre-Marie Héry | |
1874-1877 | François Ferte | |
1877-1880 | Auguste Cocault | |
1880-1893 | Jean-Marie Peigne | |
1893-1898 | Jean Baptiste Chotard | |
1898-1907 | Alexandre Marteau | |
1907-1914 | Célestin Naud | |
1914-1918 | René Marie Guiné | |
1918-1924 | Jean-Baptiste Marpaud | |
1924-1929 | Pierre Cantin | |
1929-1929 | Joseph Bailhache | |
1929-1936 | Athanase Chauvelon | |
1936-1942 | Eugène Blineau | |
1942-1961 | René Derideau | l’espace devant l’église a été nommé “square de l’Abbé-Derideau” |
1961-1970 | Auguste Gauduchon | |
1970-1981 | Maurice Curet | |
1981-1984 | Yves Guillet | |
1984-1991 | Marcel Bauvineau | |
1991-2000 | Paul Nogue | décédé le 24 juillet 2019 |
2000-2003 | Joël Lebeau | dernier curé – premier curé de Sainte-Marie-de-Doulon |
Pour plus d’informations sur les prêtres de notre paroisse, vous pouvez consulter la page Nos prêtres.
Texte et photo couleur : Jean-François Dutar
Photos anciennes : Crédit iconographique Archives de Nantes

Carte postale : Doulon – De l’indépendance à l’annexion… cf ci-dessous
Sources : Le Patrimoine des communes de Loire-Atlantique – Flohic éditions
Doulon – De l’indépendance à l’annexion – Cent ans de vie municipale – Association « Doulon Histoire » sous la direction de Noël Guillet
Une paroisse au quotidien – Saint-Médard de Doulon des origines à nos jours – Doulon histoire
Site infoBretagne : http://infobretagne.com/doulon.htm – http://www.infobretagne.com/doulon-eglise-mere.htm
Site Nantes Patrimonia :
https://patrimonia.nantes.fr/home/ancienne-eglise-saint-medard.html