Convoqué par le pape François, la deuxième partie du Synode sur la famille s’achève.
Je vous propose quelques réflexions.
1 – Partir du réel.
Le journal Ouest-France a rendu compte de la participation de notre évêque, Mgr James, à ce synode (OF du 15 octobre) : « Une majorité d’interventions vont dans le sens d’une prise en compte des réalités d’aujourd’hui. On part de la réalité de nos familles d’aujourd’hui et non pas d’une image idéale » dit-il. C’est une bonne nouvelle. C’est la démarche du Concile Vatican II lui-même qui invite à réfléchir les questions posées à la foi en partant du réel, de la quête du sens de la vie. C’est de toute évidence la démarche de Jésus dans les Évangiles qui part de la quête des gens et qui leur pose la question : que veux-tu que je fasse pour toi ? (Marc 10, 51)
2 – L’enseignement de l’Écriture
Mais le réel de nos familles est compliqué et la Bible nous apprend que cela a toujours été compliqué, et qu’il a fallu l’intervention de Dieu dans ces histoires compliquées pour leur donner sens. Un seul exemple : Sara, épouse d’Abraham, pousse son mari dans les bras de sa servante Agar pour lui donner une descendance. Après la naissance d’Ismaël, Sara jalouse contraint Abraham à chasser Agar et son fils. Mais Dieu les rejoint dans le désert, il aide Agar et bénit Ismaël (livre de la Genèse.)
Je vous laisse égrener la diversité et la complexité des situations familiales actuelles, elles sont les nôtres, elles sont notre réel, elles ne sont pas toujours éloignées de celles de la Bible. Elles sont faites d’alliances, de fidélités, de trahison, de joie et de souffrances… Le réel de nos familles est accueilli dans l’amour et la miséricorde de Dieu. Dieu l’accueille et donne à l’homme une direction, un exigence de vérité, de droiture, de justice. Il y a un chemin pour chacun, telle est la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Comment aider à le trouver ?
3 – Trouver un langage accessible.
C’est me semble-t-il un axe fort de ce synode, qui se traduit dans les propos de Mgr Nichols, archevêque de Westminster : « la « divine pédagogie » doit aider à trouver un langage accessible aux hommes et femmes de notre temps. » Je traduis ces termes en reprenant la prière eucharistique pour des circonstances particulières : « Ouvre nos yeux à toute détresse, inspire nous la parole et le geste qui conviennent pour soutenir notre prochain dans la peine ou dans l’épreuve ; donne-nous de le servir avec un cœur sincère selon l’exemple et la parole du Christ lui-même. Fais de ton Église un lieu de vérité et de liberté, de justice et de paix, pour que l’humanité entière renaisse à l’espérance. »
Et pourquoi ne pas méditer une parole « profane » pour adapter notre conduite chrétienne : « Surtout, surtout… sois indulgent. Hésite sur le seuil du blâme. On ne sait jamais les raisons, ni l’enveloppe intérieure de l’âme, ni ce qu’il y a dans les maisons, sous les toits, entre les gens… » (Jean Cocteau)
Daniel Orieux, curé de Sainte-Marie-de-Doulon