Quatre bougies brûlaient lentement. Il régnait un tel silence que l’on pouvait entendre leur conversation.
La première dit : « Je suis la Paix ! Cependant, personne n’arrive à me maintenir allumée…
Je crois bien que je vais m’éteindre… » Sa flamme diminua peu à peu, et disparut.
La seconde dit : « Je suis la Foi ! Mais dorénavant, le monde pense que je ne suis plus indispensable… Ça n’a pas de sens que je reste allumée plus longtemps ! » Et sitôt qu’elle eut fini de parler, une brise légère souffla sur elle et l’éteignit.
La troisième bougie se manifesta à son tour : « Je suis l’Amour ! Mais je n’ai plus de force pour rester allumée. Les gens me laissent de côté et ne comprennent pas mon importance. Ils oublient même d’aimer ceux qui sont proches d’eux… » Et sans un bruit, elle s’effaça à son tour.
Alors entra un enfant, qui vit les trois bougies éteintes.
« Mais pourquoi avez-vous cessé de brûler ? Vous devriez rester allumées jusqu’à la fin ! »
Et une larme glissa le long de sa joue…
Alors la quatrième bougie murmura : « N’aie pas peur. Tant que j’ai ma flamme, nous pourrons rallumer les autres bougies. Je suis l’Espérance ! ».
Alors les yeux brillants, l’enfant prit la bougie de l’Espérance et ralluma les trois autres.
PUISSE L’ESPÉRANCE NE JAMAIS S’ÉTEINDRE EN NOUS !
QUE RESTERA-T-IL DE CETTE ANNÉE JUBILAIRE 2O25 ?
La réponse, c’est : l’Espérance.
Personnellement, je vois cette vertu de l’Espérance, un peu « coincée », sinon « écrasée », par les deux autres : La Foi et la Charité. Et pourtant, je trouve que c’est l’Espérance qui donne vie, aux deux autres. En effet, la Foi pourrait devenir, si on n’y prend garde, une sorte de « bunker » : un ensemble de vérités définitives et statiques.
La Charité pourrait devenir, si on n’y prend garde, un simple altruisme, un élan naturel d’aller vers les autres, ou une obligation morale.
En fait, les trois vertus théologales sont indissociables, elles se nourrissent les unes les autres. L’Espérance prend source dans la foi en ce Dieu Amour, et se répand dans la Charité. Cette petite histoire des quatre bougies souligne la réalité que c’est Dieu qui a mis au cœur de chaque être humain, le sentiment que rien ni personne n’est perdu à tout jamais, que « l’homme est une histoire sacrée ».
Ce n’est pas pour rien que le pape François ait choisi de centrer et de mettre l’accent, cette année jubilaire sur l’Espérance.
Voilà ce qu’il écrivait pour lancer cette année jubilaire :
« L’Esprit Saint, par sa présence permanente sur le chemin de l’Église, irradie la lumière de l’Espérance sur les croyants : il la maintient allumée comme une torche qui ne s’éteint jamais pour donner soutien et vigueur à notre vie. L’Espérance chrétienne, en effet, ne trompe ni ne déçoit, parce qu’elle est fondée sur la certitude que rien ni personne ne pourra jamais nous séparer de l’amour de Dieu… Voilà pourquoi l’Espérance ne cède pas devant les difficultés : elle est fondée sur la Foi et nourrie par la Charité. Elle permet d’avancer dans la vie. Saint Augustin écrit à ce sujet : « Quel que soit le genre de vie, on ne peut pas vivre sans ces trois inclinations de l’âme : croire, espérer, aimer » ». (bulle d’indiction du Jubilé ordinaire de l’année 2025.)
« Puisse le Jubilé être pour chacun l’occasion de ranimer l’Espérance. La Parole de Dieu nous aide à en trouver les raisons … » (Spes non confundit N°1 pape François).
Jean-Yves Lecamp.
