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« Béni soit le Seigneur qui visite Son peuple ! » (Luc 1, 68)

L’évangéliste saint Luc aime bien parler de la VISITE du Seigneur. C’est même lui qui en parle le plus, et cela dès le premier chapitre de son évangile. Je vous invite à relire ce premier chapitre de Luc en entier, au moment où nous commençons ensemble le temps de l’Avent.

* Marie et Élisabeth : Nous les retrouvons au début de cet évangile. Luc raconte leur rencontre. Marie s’est rendue chez sa cousine Élisabeth. Toutes deux sont enceintes. Elles ont en commun une immense joie, une immense espérance qu’elles peuvent partager et qu’elles chantent. L’Église, pour nommer cette rencontre, ne s’est pas contentée de l’appeler « Visite », mais « Visitation ». Elle en souligne ainsi le côté exceptionnel et plein de promesse.

* Zacharie : Quelque temps après, voilà la naissance de Jean, fils de Zacharie et d’Élisabeth. Le père comblé déborde de joie. Lui aussi partage son enthousiasme : « Béni soit le Seigneur qui visite et rachète son peuple… ». Dans ce cantique, il entrevoit la portée considérable de la naissance de Jean et de celle de Jésus qui s’annonce pour bientôt. Zacharie voit clairement que la venue de Dieu en Jésus ne sera pas une visite juste occasionnelle, ponctuelle, et sans lendemain. Mais bien une visite pour durer. Jésus entre dans une lignée humaine. Nous osons même dire : c’est Dieu dans notre histoire !

* L’Église : Dès le début, la toute nouvelle communauté chrétienne va comprendre l’importance capitale de cette « Visite du Seigneur ». Tout en se disant qu’elle aura sans cesse à accueillir cette venue au cours des temps. C’est pourquoi notre liturgie du temps de l’Avent répète : «  Le Seigneur est déjà venu nous visiter, mais il continue de venir chaque jour, et il reviendra au Dernier Jour. Tenez-vous prêts. Veillez ! » Et de façon toute particulière pour l’année 2025, notre Église entend cette invitation à veiller en lui donnant le thème de l’Espérance qui sera l’accent majeur de l’année jubilaire.

* Alors nous, aujourd’hui ? : Nous sommes donc cette Église qui reçoit la « Visite du Seigneur » et se convertit à sa parole. Pourrons-nous faire à ce Visiteur un accueil joyeux, malgré nos épreuves et malgré les grandes turbulences de notre monde ! À la manière de Zacharie, nous resterons habités par ce fort désir de témoigner de cet amour débordant qui ne nous abandonne pas. En retour, ne freinons pas l’élan de notre générosité. Puisque nous avons tant reçu, nous pouvons donner beaucoup. Nous pouvons même permettre au Seigneur de continuer de « Visiter son peuple » aujourd’hui et de le libérer.

Dans cet esprit, je citerais volontiers une fois de plus ce beau texte inspiré de sainte Thérèse d’Avila : « Notre Dieu n’a pas de mains. Il n’a que nos mains pour construire le monde d’aujourd’hui. Notre Dieu n’a pas de pieds. Il n’a que nos pieds pour conduire les hommes sur son chemin. Notre Dieu n’a pas de voix. Il n’a que nos voix pour parler de lui aux hommes. Notre Dieu n’a pas de forces. Il n’a que nos forces pour mettre les hommes à ses côtés. Nous sommes la seule Bible que les hommes lisent encore. Nous sommes la dernière Parole de Dieu, l’Évangile qui s’écrit encore aujourd’hui. »

Gilles Priou


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