Les journaux n’en finissent pas d’en parler : le nombre d’entreprises en difficulté ou d’entreprises qui ferment ou délocalisent est toujours aussi important.
Une des dernières informations sur ce sujet dans la région concerne l’usine SEITA de Carquefou : 327 emplois vont disparaître.
Que deviennent ces personnes ? Comment les familles vivent-elles cela ? Comment les salariés rebondissent-ils ?
Les chrétiens, en particulier à l’aide de la Doctrine Sociale de l’Église qui développe depuis plus de 100 ans les thèmes sociaux, réaffirment la nécessité d’un travail juste et équitable pour la dignité des personnes et l’équilibre des sociétés. L’encyclique « Laborem exercens » du pape Jean-Paul II consacre l’idée centrale : le travail est l’activité humaine par excellence : l’homme se construit par le travail. En travaillant, l’humain imite Dieu, car il porte en lui-même la ressemblance avec Dieu
Dans cette vision des choses, la lutte contre le chômage est donc dans la pensée de l’Église un impératif éthique. Les chrétiens sont invités à s’y engager.
Cette lutte ne doit cependant pas occulter des défis nouveaux portant aujourd’hui atteinte à cette dignité : dépendance des salariés vis-à-vis de leur entreprise, absence de reconnaissance des efforts réalisés, inhumanité des conditions d’exercice de certaines professions, obligation faite aux cadres de rester « connectés » en permanence par l’internet ou le réseau téléphonique, tout cela engendre des souffrances dont les conséquences sont parfois dramatiques. La responsabilité de l’homme au travail devient de plus en plus individualisée ; les relations de travail en sont affectées, la solidarité en pâtit. Une nouvelle révolution, liée à l’excessive financiarisation de l’activité économique, est en train de modifier en profondeur les conditions de travail d’un très grand nombre de femmes et d’hommes.
Des non diplômés risquent de plus en plus d’être exclus du monde du travail. Des intérimaires ne peuvent trouver du sens à un travail qui n’est plus qu’un « emploi ». Des précaires sont ballottés entre contrats à durée déterminée. Des employés à temps très partiel ressentent dans leur statut l’absence de respect envers leur personne etc…
Le joli mois de mai, qui s’ouvre sur la fête du travail, sous le patronage de saint Joseph, est une invitation pour notre communauté chrétienne à considérer cette part essentielle de notre vie consacrée au travail et à affirmer en paroles et en actes sa solidarité avec ceux qui en manquent ou ceux qui en souffrent. Prenons le temps d’en parler.
À l’aide d’un article de Françoise Terrel-Salmon dans la revue Projet de novembre 2012
Daniel Orieux