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Carême : avec le Christ, résister – Évangile selon saint Matthieu 4, 1-11.

La vie est un combat, nous ne le savons que trop, et d’autres autour de nous : combat pour vivre, pour se relever et repartir certains jours, combat contre le mal qui nous entoure et qui nous blesse, combat pour garder la foi malgré les scandales dans l’Église, combat contre nous-mêmes, parce-que le mal est aussi en nous. Jésus aurait-il été loin de ce combat ? Ne l’imaginons pas comme quelqu’un qui aurait traversé tranquillement la vie humaine et sur qui le mal n’aurait eu aucune prise. Une vie idéale comme sur des roulettes. Trop fort ! Les évangiles nous attestent qu’il a été tenté et pas seulement 40 jours au désert avant son ministère en Palestine : non toute sa vie ! Et c’est cela qui nous intéresse ; sinon, ce Jésus ne serait pas crédible. Alors nous pouvons nous poser trois questions à la lecture du récit des tentations au désert :

1 – De quoi te nourris-tu ? « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Il ne s’agit pas seulement de savoir si je vais privilégier les produits bio – et pourquoi pas ? – mais de répondre à cette question : profondément qu’est-ce qui va nourrir ma vie, qu’est-ce qui lui permettra de grandir en humanité ?

• Lâchez le smartphone, nous dit François et passez plus de temps à accueillir la Parole de Dieu : les textes du jour (qu’on peut trouver sur son portable !) … Aller au désert, durant le Carême, c’est se « détacher du téléphone portable » pour se « connecter à l’Évangile ». et aussi « feuilleter le livre de ma vie parce-que c’est le livre le plus précieux qui nous a été donné » et où nous pouvons mieux « écouter notre désir profond » de vie. (François)

• Et devant toutes les violences du monde et peut-être mes propres violences, j’ai à entendre ce désir des peuples de « se nourrir en paix » – CCFD-Terre solidaire :  » la seule voie possible, c’est la fraternité. » et c’est elle qui donnera du goût à notre vie.

2 – Pour qui te prends-tu ? « Jésus déclara : ‘Il est encore écrit : Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu’. Certes il s’agit d’être ou plutôt de devenir soi-même, de réaliser un peu plus ou un peu mieux ce à quoi nous aspirons profondément. Mais devant Dieu, cela donne quoi ? Je peux me prendre pour Dieu peut-être, i.e. être ma seule référence ! ou alors être tenté de le manipuler, de le faire correspondre à mes désirs, de marchander avec lui dans la prière. Ce Dieu n’est pas celui de Jésus.

• Le Carême nous dit : « Bas les masques ! pour qu’apparaisse ton visage d’enfant de Dieu dont la vie est fragile et belle : elle est faite pour refléter le visage d’un Dieu d’amour.

• Ma prière : marchandage ou …. ? « Prier Dieu avec simplicité et familiarité… pas comme un perroquet » (François). Notre vie de baptisé est une vie d’enfant de Dieu… d’ami du Christ et nous savons bien que tout se passe dans la rencontre… la vraie rencontre ! la prière humble et confiante.

3 – Dans ta vie, qui sers-tu vraiment ? « C’est le Seigneur ton Dieu que tu adoreras, à lui seul tu rendras un culte. » A qui rends-tu un culte ? à toi dans ton désir de toute puissance, y compris spirituelle … ou à Dieu ? Ce Dieu – pas celui qui est dans ton imaginaire – ce Dieu de Jésus t’invite alors à mettre toutes tes forces à servir les autres et non pas à t’en servir ou à les écraser.

* Quel est mon rapport à la puissance, au pouvoir… dans mes responsabilités professionnelles, dans ma famille, dans mon cercle d’amis, dans mon Église ? Et puis, le service des autres a t-il une place dans ma vie ? pourrait-il avoir une autre place ? Concrétiser cet appel à plus de fraternité peut vouloir dire : frapper à la porte d’une association, écouter les besoins des plus précaires autour de moi …

* Pour ça, François nous donne un bon conseil :  » contempler les visages qui nous entourent » et il donne en exemple  » les visages des plus fragiles et de tous ceux qui s’en occupent ; visages qui, dans leur vulnérabilité et dans leur service, nous rappellent que la valeur de chaque personne ne peut jamais être réduite à une question de calcul ou d’utilité ».

De quoi te nourris-tu ? Pour qui te prends-tu ? Dans ta vie, qui sers-tu vraiment ?


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