La formule nous est familière : elle fait partie de la « récitation » du Credo, chaque dimanche à la messe.
Que veut-elle dire vraiment ?
Une personne ayant perdu un être cher il y a 22 ans me confiait récemment que dans les coups durs de sa famille, elle se rendait sur la tombe de son mari défunt. Et elle lui parlait, lui disant : « quand même, tu me laisses toute seule pour m’occuper de ces problèmes ! »
Certains d’entre-nous pourront s’y retrouver : ceux et celles qui, ayant perdu un être cher, un soutien, sont démunis et trouvent comme une consolation en s’adressant à lui, sur ce lieu de mémoire qu’est la tombe.
C’est la mise en pratique d’une des significations de la communion des saints. Dans notre foi en Jésus Christ, en sa mort et sa résurrection, nous croyons que nos êtres chers partis vers Dieu ne sont pas loin. Ils partagent quelque chose de la vie de Dieu. Ils sont auprès de lui et nous croyons que nous pouvons garder un lien avec eux. Nous prions pour eux et nous croyons que leur amour n’a pas disparu, qu’il nous est encore une force et un soutien.
Cette foi dans le lien qui unit les vivants et les morts, qui est la vraie définition de la communion des saints, n’aurait aucun sens si notre vie chrétienne n’était une vie au sein de la communion de l’Eglise, une vie au sein de la communauté chrétienne.
Dans le Nouveau Testament, il arrive parfois que les chrétiens soient désignés par ce terme de saints. Les saints ne sont pas des statues. Ce sont des baptisés, des croyants en Jésus qui se mettent en marche à suite et en ce sens nous sommes tous des saints. Nous essayons de vivre l’idéal de l’Évangile tout en reconnaissant la distance qui nous sépare encore de cet idéal, à cause de nos fautes et de nos péchés.
Le terme communion des saints nous rappelle qu’aucun chrétien n’est isolé de ses frères. La foi chrétienne ne consiste pas en des dévotions privées et individuelles même si elle peut se traduire par cela. Elle est d’abord une communion vécue avec d’autres croyants, un partage des vies, des souffrances, une écoute communautaire de la Parole de Dieu, un partage des sacrements.
Nous vivons la communion des saints lorsque, malgré nos différences, nous communions ensemble à la messe, lorsque nous partageons une même foi en un seul Dieu, le Père de Jésus.
Lorsque nous disons : « je crois à la communion des saints », nous affirmons que par delà toutes nos divergences, Dieu nous rassemble en communion et nous fait vivre une véritable solidarité de foi, de vie, de destin.
La communion des saints nous fait redécouvrir que nous sommes des frères, fils bien aimés d’un même Père.
Daniel Orieux