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Édito radio RCF, sœur Véronique Margron, op.

« Je ne suis pas catholique à cause des prêtres, y compris les meilleurs. Et ils sont nombreux. Je ne suis pas catholique à cause des évêques, y compris les pasteurs authentiques, proches et serviteurs de leur communauté. Je ne suis pas catholique à cause du pape, pas même le plus engagé auprès des déshérités de notre temps.

Je suis catholique à cause de l’amour de Dieu pour les plus vulnérables. Je suis catholique à cause de Jésus, vrai homme, mortel, comme chacun. Je suis catholique à cause de Jésus, le Christ, homme totalement vrai, accomplissant ce qu’il a dit, donnant toute la vie pour ceux qu’il aime : notre humanité précaire, bouleversée, malmenée par le tragique de la vie. Notre humanité parfois fracassée, par des prédateurs, au sein même de la maison qui devrait être la plus sûre : l’Église du Christ.

Je suis catholique à cause de l’Eucharistie où nous devenons le corps que nous recevons, où nous sommes convoqués à vivre de la vie du christ, du creux de nos simples existences ordinaires. Sans banderole et sans publicité.

Je suis catholique parce que je crois à la Parole de Dieu, celle qui me raconte que mon Dieu a pris la décision de faire alliance avec l’humanité, de la sauver de l’esclavage et du désespoir. La Parole de Dieu qui me raconte un Dieu qui décide gratuitement, par pur amour, de venir s’asseoir à la table de mon existence, de toute existence, pour la partager.

Je suis catholique et, du cœur de l’hiver de l’Église, où nous sommes de par la monstruosité des abus et des crimes, et la façon dont ils ont été impunément dérobés à la vue de la justice et de la vérité, je tente décidément de devenir disciple du Christ, jour après jour.

Je crois de toute mon âme, de tout mon cœur, de toute ma volonté et ma pauvre intelligence, que le mal et le mensonge ne l’emporteront pas.

Là est mon engagement de tous les jours et mon espérance. Je supplie qu’ils soient toujours plus forts que ma colère, mon accablement et mon immense chagrin. Une colère, un accablement et un chagrin qui sont bien peu de choses à côté de ceux des victimes. »

Sœur Véronique Margron, op.


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