Finances

De l’église au bureau de vote

Lorsque j’étais enfant, un souvenir est resté profondément gravé en moi. Bien sûr j’allais tous les dimanches à la messe avec mes parents. Mais il y avait des dimanches, rares, où s’accomplissait un autre devoir : à la sortie de l’église nous nous dirigions vers la mairie et mes parents disparaissaient derrière le rideau pour glisser un bulletin dans une enveloppe.
C’est ainsi que j’ai reçu de mes parents une double tradition : la tradition religieuse et la tradition civique ou citoyenne.

De même qu’il n’était pas question de manquer son devoir religieux, il n’était pas question non plus de manquer son devoir civique.

Sans bien le savoir sans doute, mes parents accomplissaient une recommandation pressante de l’Église qui par la voix du Concile Vatican II dit ceci : « Il est pleinement conforme à la nature de l’homme que l’on trouve des structures politico-juridiques qui offrent sans cesse davantage à tous les citoyens, sans aucune discrimination, la possibilité effective de prendre librement et activement part tant à l’établissement des fondements juridiques de la communauté politique qu’à la gestion des affaires publiques, à la détermination du champ d’action et des buts des différents organes, et à l’élection des gouvernants. » (L’Église dans le monde de ce temps, n°75, Concile Vatican II).

Dieu que ce langage est compliqué ! En résumé, les chrétiens sont, par leur vote, invités à construire la communauté politique de leur pays. C’est un devoir. Ce n’est pas facultatif.
Soyons donc attentifs après la messe du 14 puis du 21 mars, à nous rendre au bureau de vote. Et que nos enfants ou petits-enfants nous accompagnent : qu’ils découvrent là l’importance de la chose politique. Et souhaitons que pour certains d’entre eux y naisse une vocation à l’engagement politique : notre pays a besoin de chrétiens pour participer à sa construction. Que parmi nous se lèvent des chrétiens qui sauront prendre des responsabilités politiques pour une société plus juste et plus fraternelle, plus conforme à l’Évangile.

Daniel Orieux


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