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« La joie de Noël ! » : Bonne nouvelle pour tous ?.. « Pour chaque jour ? »

Une Bonne nouvelle : la rencontre de 4 000 sans-abri avec le Pape François.

« Je vous demande pardon au nom des chrétiens qui ne lisent pas l’Évangile et qui ne savent pas que la pauvreté est au cœur de l’Évangile. Pardon ! »

C’est par ces mots très forts que le Pape François s’est adressé aux quatre mille pauvres et exclus venus de toute l’Europe avec le pèlerinage Fratello. Ensuite ce pardon s’est exprimé dans le geste d’une dizaine de personnes précaires, placées à ses côtés. Certains mettent leur main sur ses épaules. D’autres appuient leur tête contre son cou et prient sur lui, pour lui. Quelle Bonne nouvelle pour ces personnes habituellement ignorées ou méprisées.

Le pape lui-même le souligne : Que cela nous fait mal de feindre de ne pas apercevoir Lazare qui est exclu et rejeté (cf. Lc 16, 19-21, parabole du riche et du pauvre Lazare à sa porte) ! C’est tourner le dos à Dieu ! C’est une grande injustice qui doit nous préoccuper.. En effet, on ne peut pas rester tranquille chez soi tandis que Lazare se trouve à la porte ; il n’y a pas de paix chez celui qui vit bien, lorsque manque la justice dans la maison de tout le monde. » L’attitude d’accueil et de miséricorde est inséparable de la soif de justice.

Notre société fabrique chaque année des milliers d’exclus, migrants et autres, qui ne trouvent pas leur place. Bethléem se répète : « Il n’y avait pas de place pour Marie et Joseph ! On n’en veut pas ! » Pourtant des milliers de personnes et d’organisations dont on parle peu acceptent de les accueillir, de les écouter et changent de mentalité grâce à ces rencontres, même si on le voit moins à la télévision !

Le rapport annuel du Secours catholique (novembre 2016) le souligne avec force : même s’ils apprécient l’aide matérielle, ce dont les plus démunis ont le plus besoin c’est d’abord d’être écoutés et accueillis comme des personnes et ils le disent eux-mêmes : « Quand je suis arrivé, deux bénévoles, Bernard et un autre Jacques m’ont écouté. J’ai senti qu’ils étaient choqués par mon histoire. C’était un vrai accueil, pas un truc où on remplit un dossier, on nous donne de l’argent et c’est tout. C’était humain. On a partagé des repas. Toute l’équipe m’a soutenu. C’est ce soutien moral qui m’a donné le courage. » A leur tour beaucoup deviennent bénévoles.

À l’approche de Noël beaucoup de personnes isolées de nos quartiers se sentent déjà angoissées à la perspective de passer seules la nuit de Noël et se demandent déjà : «Comment je vais passer la nuit de Noël ? Si tu n’as pas de famille, qu’est-ce que tu fais ? Même les bruits de la musique et l’ambiance de fête autour d’eux leur font mal ! »

Comment pendant cette période de fête pouvons-nous être Bonne Nouvelle pour beaucoup qui attendent ou sont désespérés d’attendre si longtemps pour rien ?

Il ne s’agit pas seulement de faire une bonne action pour avoir la conscience tranquille. Il s’agit de nous projeter pour garder cette attitude d’accueil et d’ouverture par des gestes, des rencontres tout au long de l’année, prendre notre place dans n’importe quelle association de quartier ou de travail, nous soutenir pour lutter contre les injustices et renforcer les liens avec les autres ; ainsi la joie grandira en nous et chez les autres, et surtout avec ceux qui sont loin de leur famille et de leur pays. Alors, en vérité, nous pourrons dire : « Joyeux Noël ».

Yves Perraud

C’est Noël chaque fois qu’on force la misère à reculer plus loin
car Noël c’est l’amour

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