Depuis vingt ans, j’ai la « chance » de célébrer la messe de temps à autre au Centre de détention de Nantes. C’est une belle expérience que je voudrais partager avec vous.
Qu’ont pu faire ces personnes, condamnées à de très longues peines ? Mystère ! Ce que je sais, c’est que derrière les barreaux se trouvent bien des gens comme nous. J’y ai même rencontré des prêtres ! Leur vie ne se résume pas aux grosses fautes ou aux crimes qu’ils ont commis. Maintenant, je ne dis plus : « c’est un détenu », mais « c’est un homme détenu ». Au nom de ma foi chrétienne, je garde une considération totale pour l’homme condamné, appelé à se tourner vers son avenir et à se reconstruire.
Je participe ainsi modestement à une belle mission de l’Église marquée d’un accent tout spécial en cette année du Jubilé. Notre Jubilé n’est en effet pas que prière et confession pour obtenir une Indulgence. Il est appel à accomplir ces « œuvres de miséricorde » dont le pape François nous a dit qu’elles ne sont pas facultatives. La Bulle de lancement énumérait quelques-unes de ces œuvres, tel l’engagement auprès des jeunes et des personnes âgées, des migrants et des prisonniers. Lisez-le § 10 de cette Bulle sur les personnes détenues en prison !
En France, chaque année en novembre, ont lieu les Journées Nationales des Prisons (24-30 novembre 2025). Le thème retenu cette année est le suivant :
« Quelle Prison pour faire société ? ». Plusieurs sujets pourront vous intéresser : la préparation de la sortie des détenus, leur réinsertion, la lutte contre la récidive, la surpopulation carcérale … Ne manquez pas ce rendez-vous relayé par les grands médias.
Comme paroissiens de Doulon, que pourriez-vous faire ? Peut-être beaucoup plus que vous ne le pensez ! Voici quelques idées :
➢ Continuer à prier avec et pour les détenus. Eux prient pour les paroissiens de Sainte-Marie-de-Doulon. En retour, ils comptent sur vous. Ne les oubliez pas !
➢ Ne pas s’habituer à la situation des prisons en France … plutôt scandaleuse : en juin 2025 : 84 447 détenus pour 62 566 places ! Ne pas oublier les conditions inacceptables de détention dans la plupart de nos Maisons d’Arrêt. Qui osera parler encore « d’Hôtels Trois Étoiles » ?
➢ Lutter contre la fausse idée que l’incarcération immédiate serait la bonne réponse à tout. Si la sanction d’une faute ou d’un crime s’impose, comment assurer au mieux sa réparation, et aussi la reconstruction du condamné ?
➢ S’engager de diverses façons … Écrire à des détenus connus ou non (par ex. avec l’Association « Courrier de Bovet »). Les visiter. Assurer un accueil des familles qui viennent visiter l’un des leurs pour offrir un café, un encouragement, une présence (par ex. avec l’Association Prison-Justice 44).
➢ Participer à l’aumônerie catholique, comme « invité de messe » un dimanche tous les deux mois… ou
comme aumônier laïc.
➢ Accueillir chez soi un détenu, pour préparer sa sortie définitive.
➢ Manifester aux gardiens et gardiennes, et aux personnels administratifs, sa considération pour le difficile métier qu’ils exercent.
➢ Inviter un jour prochain dans notre paroisse, l’équipe d’aumônerie des prisons à témoigner de ce qu’elle fait et vit dans les lieux de détention.
Si l’un de ces engagements semble à votre portée, je vous renseignerai ou vous mettrai volontiers en relation…
Gilles Priou
