C’est ce que proclament des auto-collants ces temps-ci dans nos rues. « Après nous le déluge », c’est ce que Pierre et ses amis auraient pu proclamer dans les rues de Jérusalem après que les chefs du peuple aient condamné et crucifié Jésus. Que nous disent les Actes des Apôtres ce dimanche ? Pierre partage sa foi en un Dieu qui ne cherche pas à se venger ni à se détourner de notre humanité. Au contraire l’offre de salut est toujours là ! La bonté de Dieu est toujours offerte pour que nous repartions autrement. Et Pierre alors de dire au nom du Christ ressuscité : « Convertissez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés ; vous recevrez alors le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera… Détournez-vous de cette génération tortueuse, et vous serez sauvés. »
Ces temps-ci, notre foi a sûrement été chamboulée. Nous avons gardé des liens, mais notre communauté est dispersée depuis un certain nombre de semaines. Nous aspirons à nous retrouver : ce qui va se faire peu à peu. Nous avons été amenés à aller un peu plus « aux racines de notre foi », comme je l’écrivais à l’imam de Malakoff au début du ramadan. Oui, notre foi a été mise à l’épreuve. Notre désert a duré plus longtemps que d’habitude. Nous avons été privés de la table de l’Eucharistie, mais nous avons toujours eu la table de la Parole : qu’en avons-nous fait ? Comment en ressortons-nous ? fortifiés ? appauvris ? enrichis ? avec des manques, avec bien des questions, des doutes et des convictions nouvelles ? C’est la suite de la relecture que nous vous proposons (2ème étape). Écrivons et partageons ! cela ne peut qu’enrichir notre communauté chrétienne…
« Après nous le déluge » ? Non, le peuple de Dieu croit que le déluge a une fin. Ne nous précipitons pas. Noé a fait sortir un premier oiseau : rien. Un second, une colombe : rien non plus. Il la renvoie et alors elle revient avec un rameau d’olivier (Genèse 8, 11). La paix est possible. Le déluge a une fin et si nous en prenons les moyens, cela peut inaugurer une nouvelle manière de vivre ensemble sur cette Terre. L’arc en ciel (Genèse 9, 16) nous dit que désormais Dieu se veut être encore plus proche de la Terre pour qu’une vie soit possible… si les humains prennent au sérieux son Amour qui veut se dire à tous ! Avec Dieu et pas sans nous, ce sera la fin du déluge ! Voilà notre espérance !
C’est la conviction de l’apôtre Jean dans l’Évangile de ce jour (Jean, 10) : Jésus est notre berger ; il nous aime chacun(e) et nous invite à sortir avec lui. C’est en acceptant de sortir avec lui sur les chemins de nos frères que le Christ continuera de nous donner la nourriture dont nous avons besoin. Il nous invite à partager cette foi et cette espérance qui nous font croire dans les capacités de l’Homme à vivre une véritable fraternité. Le 1er mai est là pour nous le rappeler.