L’appel sur le bulletin de la paroisse du mois de janvier m’a interpellée : qu’est-ce que je peux faire, moi, pour ces femmes ?
Je demande à accompagner sur leur terrain quelqu’un qui les connaît un peu. Arrivée sur place, c’est le choc : ces personnes vivent dans des conditions inhumaines, des caravanes délabrées, des cabanes construites de bric et broc, de la boue…
I…, surprise de nous voir, nous accueille avec le sourire. Je lui propose un peu de bois de chauffage que je lui ai apporté, En échange, elle me propose une baguette de pain (une boulangerie lui a donné tout un sac de pain décongelé pour un euro) : ce pain a le goût de la fraternité !
Quand nous retournons une deuxième fois, elle nous invite à nous asseoir autour du poêle. Ce jour-là elle a reçu de la viande des Restos du cœur, qu’elle a cuisinée avec du riz et des légumes, qu’elle nous fait goûter : c’est délicieux ! Comme on la complimente sur ses talents de cuisinière, elle s’empresse de mettre deux portions dans une gamelle qu’elle nous donne largement.
Dans ce moment d’échange sur nos vies, plein de paix et d’amitié, on découvre une autre femme que la mendiante qu’on voit à la porte de l’église : elle sait recevoir et donner tout simplement,
Dimanche dernier, je dis à Y…. que je suis allée sur leur terrain, elle me dit : « Ah tu as vu ! C’est dur ! Quand j’en parle aux gens, ils ne me croient pas. Mais c’est la vie. »
Comme je lui parle de ses enfants et de l’école, elle me dit qu’elle rêve d’une vie meilleure pour elles : «je prie Dieu pour cela ».
Priscille