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Il y a un temps pour tout, dit l’Ecclésiaste (Ecc 3, 1-15)

Dans sa longue énumération, l’Ecclésiaste ne dit pas qu’il y a un temps pour rester, et un temps pour partir. Je me permets donc de l’ajouter. Je dois en effet vous annoncer qu’il est temps pour moi de partir. Après huit années passées à la paroisse Sainte-Marie-de-Doulon, l’évêque me demande de rejoindre une autre affectation.

Avais-je des raisons de refuser cette demande ? Sans doute ! Mon attachement que vous connaissez à cette paroisse et l’affection que je vous porte ; l’inauguration de Saint-Jean-Baptiste, église renouvelée et rajeunie dont j’aurai peu l’occasion de profiter ; l’occupation du presbytère de Doulon dont personne ne voit plus l’issue. Vous trouvez dans ce bulletin ce que je peux vous dire, et aussi ce que je crois.

Durant huit années j’ai partagé avec vous des joies et des peines. Vous m’avez conseillé, encouragé, repris. Je suis passé chez vous. Je connais tant de prénoms me disent mes collègues. Et j’en mélange ou en oublie tant encore. Beaucoup encore attendent une visite, parfois promise, il y a tant de projets en cours. Mais à l’impossible nul n’est tenu. Si ce n’est pas moi qui suis venu, d’autres sont venus, Yves, René…

Le service accompli par les chrétiens sur cette paroisse n’est pas un vain mot. Service des malades, présence aux quartiers, service aux migrants, visite aux personnes âgées, liturgie, ménage, accueil, enfants, jeunes, parents… présence des uns et des autres aux associations etc…

Par-delà le ministère du prêtre, l’essentiel est que soient assurées par l’ensemble de la communauté les trois grandes fonctions qui nous ont été laissées en héritage par le Christ : le service de la charité, le service de la louange, le service de la Parole.

Merci, Sainte-Marie-de-Doulon. Je suis heureux parmi vous.
Pardon pour mes infidélités, mes promesses non tenues.

Le départ du pasteur de la communauté peut être vécu dans les larmes, ainsi que l’atteste le livre des Actes des Apôtres, pour le départ de l’apôtre Paul de la communauté d’Éphèse, ou encore comme l’attestent les Évangiles : l’annonce du départ de Jésus provoque le trouble dans le cœur des disciples. Chaque détachement pourtant nous indique un horizon : par-delà les changements de ce monde, que notre cœur s’établisse toujours plus fermement dans la foi, l’espérance et la charité. Chaque détachement indique aux chrétiens l’horizon de notre vocation depuis notre baptême : nous nous acheminons vers un détachement total. Un départ est un signe : seul le Christ dirige et gouverne, dans l’amour, la communauté des disciples. Les prêtres sont les ministres du Christ. Un autre pasteur vous sera donné à la rentrée.

Lors de mon ordination il y a 26 ans à Saint-Nazaire j’avais désiré que soit proclamé un passage de la lettre de Paul aux Philippiens :
« Je ne prétends pas avoir déjà atteint le but ou être déjà devenu parfait. Mais je poursuis ma course pour m’efforcer d’en saisir le prix, car j’ai été moi-même saisi par Jésus-Christ… J’oublie ce qui est derrière moi et m’efforce d’atteindre ce qui est devant moi. Ainsi, je cours vers le but afin de gagner le prix que Dieu, par Jésus-Christ, nous appelle à recevoir là-haut. »
(Ph. 3, 12-14)

Je suis étonné de la force avec laquelle cette parole résonne en moi dans ce moment où je dois passer à autre chose. Ce qui n’empêche pas de vivre cela aussi dans une certaine souffrance.

Nous aurons le temps de nous dire au-revoir, je vous porte dans la prière et je demande aussi la vôtre.

À partir du 1er septembre, je serai curé de la paroisse Saint-Paul – Notre-Dame-du-Rosaire à Rezé et de la paroisse de La Pentecôte (églises Saint-Pierre de Rezé, Saint-André de Rezé et Notre-Dame-des-Apôtres aux Couëts).

Daniel Orieux, curé de Sainte-Marie-de-Doulon


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