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La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs…

« La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle. C’est l’œuvre de Dieu, merveille sous nos yeux. »

Cette citation du psaume 117 est reprise par Jésus dans une de ses paraboles, dite des « vignerons homicides ». Jésus met en scène un propriétaire qui part en voyage et laisse sa vigne à des vignerons. Au moment de la vendange il envoie ses serviteurs pour récolter le fruit de la vigne. Ceux-ci sont tués. Alors il envoie son fils. Celui-ci subit le même sort. A la fin de la parabole Jésus pose la question à ses auditeurs. Que va faire le maître ? La réponse fuse. Les misérables, il les fera périr misérablement et remettra la vigne à d’autres.

C’est à ce moment là que Jésus cite le psaume 117 : « La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs, c’est elle qui est devenue la pierre angulaire. C’est là l’œuvre du Seigneur, une merveille sous nos yeux ! ».
Cette parabole est la mise en scène des relations entre nous et avec Dieu. La vigne confiée aux vignerons, c’est le monde. Les serviteurs, ce sont les prophètes. Ils ont été tués parce que les vignerons n’ont pas voulu rendre à Dieu le fruit de sa création. Alors il envoie son fils. Ce fils c’est Jésus. Jésus parle de lui-même et de la Passion qu’il va subir. C’est lui la pierre rejetée par les bâtisseurs. Elle va devenir la pierre angulaire, celle qui tient tout l’édifice. Jésus reprend à son compte le psaume 117 pour annoncer la Résurrection. La résurrection de Jésus va devenir l’événement essentiel où un nouveau peuple va naître, un peuple devenu capable de rendre à Dieu les fruits de la création.

Au début de ce mois d’avril c’est la fête de Pâques.

Nous revivons le rejet de Jésus par les chefs religieux et le monde politique. Nous contemplons l’œuvre de Dieu qui va faire surgir Jésus de la mort dans la résurrection. Ce qui a été rejeté va devenir essentiel pour la construction de la cité future, le Royaume de Dieu que Jésus a décrit de maintes et maintes manières au cours de sa vie terrestre.

Ces textes qui disent la passion et la résurrection de Jésus sont essentiels pour les chrétiens.
Dieu procède en ce monde avec ce qui est faible et rejeté. C’est en ce monde ce qui est faible et rejeté qui indique l’avenir.

Je voudrais, en lisant ces lignes, que vous pensiez aux migrants toujours au presbytère Saint-Médard. La solidarité envers eux ne s’est jamais démentie. Ils sont, chez nous, la figure de Jésus rejeté. Ils sont dans le projet de Dieu, la pierre rejetée des bâtisseurs qui va devenir la pierre d’angle. Leur présence est pour nous un signe : notre monde se construira avec eux, rejetés de leur pays, rescapés de la Méditerranée, ignorés des grands de notre pays, de notre ville, de notre département. Il n’y a pas d’avenir pour eux sans nous, il n’y a pas d’avenir pour nous, sans eux. Ils ont leur place chez nous pour réveiller le cœur. Ils doivent prendre place à la construction de la cité, ici.

L’œuvre de Dieu se manifeste en eux. En fêtant Pâques, regardez vers eux, et vers toutes les personnes ou populations rejetées, ce sont eux qui indiquent le Christ. Et prions pour que se manifeste à travers eux la gloire de Dieu.

Daniel Orieux

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