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Un peuple ardent à faire le bien

« Jésus-Christ… s’est donné pour nous afin de… faire de nous son peuple, un peuple ardent à faire le bien. » (Lettre à Tite, chapitre 2).
C’est ainsi que se termine la seconde lecture de la messe de la Nuit de Noël.

J’emprunte ces paroles à l’apôtre Paul pour souhaiter à tous et chacun une bonne année 2015.

Je souhaite que chacun se mobilise pour faire le bien. Je souhaite que notre paroisse soit une portion de ce peuple, ardente à faire le bien à cause de Jésus, qui s’est donné pour nous, à cause de Jésus, que nous désirons et dont nous voulons imiter les actes et les paroles.
Que l’Évangile et le désir du Christ soient à la source de toutes nos actions, de toutes nos paroles.

C’est dans cet esprit qu’en ce début d’année 2015 je me permets de vous partager deux témoignages qui illustrent, sur notre paroisse, une manière de répondre à l’invitation de Paul dans sa lettre à Tite. Ces témoignages concernent le squat des migrants à Saint-Médard, et la création d’une aumônerie à la maison de retraite des Jardins de la Chesnaie.

Bonne année 2015.

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Depuis le mois d’Août 2014, quatre-vingt à cent migrants habitent au presbytère de Saint-Médard au Vieux Doulon. Venant du Soudan, de Tchad ou d’Érythrée, ils sont demandeurs d’une aide pour l’alphabétisation en français, car ils parlent arabe et la langue de leur pays. Ils ont soif d’apprendre, veulent s’intégrer, régulariser leur situation administrative.

Nous sommes six bénévoles du Secours Catholique qui les rencontrons 1h30 par semaine pour l’alphabétisation. Ils progressent très rapidement, sont assidus, apportent cahiers, crayons, dictionnaires et déjà nous pouvons échanger sur leur pays, leur famille restée là-bas, sur leur parcours pour arriver en France.
Ils ont entre 25 et 30 ans, certains ont fait des études supérieures, et ont dû fuir leur pays pour des raisons politiques.

Après être passés par la Libye, ils ont pris le bateau, sont arrivés sur l’île de Lampedusa en Italie, après sept ou huit jours de traversée éprouvante, ils sont restés au centre de réfugiés et enfin sont arrivés dans le sud de la France, puis Paris et Nantes !

Contraints de partir de leur pays pour vivre, ils ont l’espoir d’un retour chez eux dans un pays devenu démocratique.

Les échanges, toutes les semaines se font dans l’accueil, la simplicité, la joie, la fraternité ; riches pour eux et pour nous !
C’est un moment de partage évangélique, où chacun d’entre eux est reconnu, n’est plus anonyme dans le groupe.
A la lumière de l’Évangile, nous sommes interpellés par le regard porté sur l’étranger qui est à notre porte :
« J’étais un étranger et vous m’avez accueilli ».

Jacqueline Bourgeon

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Cette maison s’est ouverte en juillet de cette année route de Sainte-Luce, et accueille quatre-vingt-onze résidents, dont une vingtaine de personnes désorientées.

Il y a d’abord eu une demande spontanée de la direction de la maison de retraite vers la paroisse. Daniel, notre curé, m’a parlé de son souci pour mettre en place une équipe : OUI je suis prête à participer, mais ne désire pas prendre de responsabilités trop lourdes !

Depuis douze ans, je suis visiteuse de prison au centre de détention de Nantes (je vois deux personnes un samedi matin sur deux). Je laisse ma place en fin d’année, et pense respirer un peu ! Ce milieu est souffrant, mais passionnant et m’a beaucoup apporté sur tous les plans, humain et chrétien .

« Mais Seigneur, est-ce là que tu m’ attends ? Passer d’une prison à une autre … »
(C‘est l’idée que je m’en faisais).
Et puis, le fonctionnement de cette équipe est encore très vague … Être à l’aise avec des personnes très âgées… C’est un autre monde .
Tout se met en route à partir d’une réunion de notre équipe : Marie-Madeleine, Raymond, Josette, Christiane, Jean-Pierre, Joseph, Thérèse, Paulette et moi. Neuf personnes pleines de bonnes volontés, mais réalisant tout d’ un coup qu’ il y aurait à préparer deux Célébrations Eucharistiques par mois, et deux Célébrations « prières –échanges, », puisque la maison de retraite nous laisse la salle multi activités tous les vendredi de 3 heures à 4 heures et demie. Il y aura aussi des demandes pour porter la communion aux personnes qui ne peuvent se déplacer… Nous ne sommes pas vraiment prêts à tout cela, mais soyons confiants et avançons pas à pas ! Il a donc fallu commencer et préparer avec le prêtre : René ( le pro du 4ème âge, puisqu’il va déjà dans les quatre autres maisons de retraite que compte la paroisse ! ) la première messe du 14 Novembre. Cette première célébration fut un moment intense, fort de l’ attente de la trentaine de personnes présentes ; et du stress de l’équipe ayant préparé avec conviction et dynamisme. la présence de René, très à l’aise, nous fut précieuse.

L’accueil de la directrice et du personnel nous a fait très chaud au cœur. Que d’émotions pendant ce partage ! Vendredi dernier, le temps d’échanges, plus long (il n’ y avait pas de messe) permit aux langues de se délier, et aux personnes de se connaître dans des conversations très amicales avec parfois un peu d’humour !

Le moment de prières nous a mis à l’écoute de l’évangile : Dieu passe incognito dans cette humanité chaleureuse :

« Seigneur, nous T’avons rencontré :

  • Tu es nu ? Nous essaierons de te vêtir de respect, de tendresse, d’ un regard aimant !
  • Tu as faim et soif ? Nous célébrerons ensemble l’amour de Ton royaume qui nous nourrira !
  • Tu es prisonnier ? Nous déferons, les uns avec les autres, les liens d’égoïsme et d’orgueil qui masquent nos besoins de solidarité et d’amitié nécessaires à notre bonheur !
  • Tu es étranger ? Nous apprendrons à te connaître, à t’écouter, à créer de la convivialité !
  • Tu es malade ? Nous écouterons ta souffrance et nous prierons sachant que tu es toujours au milieu de nous !
    Seigneur, que de découvertes et de richesses nous attendent ; Merci d’avoir besoin de nous ».

Madeleine Bailly


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