Lors de sa première apparition au balcon de Saint-Pierre de Rome et dès ses premiers mots, le pape François a salué les chrétiens de Rome. Il leur a expliqué que le conclave avait reçu la mission d’élire leur évêque, l’évêque de Rome. Et il a ajouté que les cardinaux sont allés le chercher très loin, au bout du monde.
Il y a donc depuis ce mercredi 13 mars un nouvel évêque à Rome.
Beaucoup ont dû être surpris, même parmi les chrétiens, d’entendre cela : tout le monde attend l’élection du pape et on nous annonce l’élection de l’évêque de Rome. En effet, la charge d’évêque de Rome implique pour celui qui l’occupe la responsabilité de présider à la communion de toutes les Églises du monde, c’est-à-dire d’assumer aussi la fonction de pape.
Avant d’être pape, François est évêque de Rome.
Il n’a fait que redire ce qui est la plus ancienne tradition de l’Église.
Il signifie ainsi son égalité de rang avec n’importe quel évêque à la tête de n’importe quel diocèse. Mais la charge de Rome implique un ministère pour réaliser l’unité de tous les chrétiens à travers le monde.
Tous les évêques du monde sont en communion avec le pape. Et si nous sommes en communion avec notre évêque, nous sommes dans la communion catholique.
En insistant dès les premiers mots sur sa charge d’évêque de Rome, le pape François donne déjà une direction à l’Église : elle n’est pas une hiérarchie ou une monarchie d’où tout découle d’en haut. Elle est le rassemblement, la communion de tous les baptisés, parmi lesquels sont choisis les diacres, les prêtres, les évêques. L’évêque de Rome préside à la communion de tout ce monde catholique. Le concile Vatican II a très bien décrit cela. En annonçant son élection comme évêque de Rome, François signifie qu’il met au premier rang la « collégialité » des évêques autour de l’évêque de Rome. Il travaillera comme évêque avec les autres évêques.
Pourquoi est-ce l’évêque de Rome qui est le pape ?
Parce que c’est à Rome que sont morts martyrs les deux grandes colonnes de l’Église : Pierre, qui a reçu de Jésus les clés du Royaume, et Paul, le converti, qui va diffuser le christianisme dans tout le bassin méditerranéen. L’évêque de Rome reçoit la charge du ministère de Pierre : gardien des clés, gardien de l’unité, avec tous ses frères évêques du monde entier.
Nous nous réjouissons sans réserve du cadeau que Dieu donne à l’Église avec l’élection d’un nouveau pape. Nous prions pour lui et nous le bénissons comme il a demandé aux chrétiens de Rome de le faire pour lui.
Daniel Orieux