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Qu’allons-nous faire de tout cela ?

Lors de la fête de la réconciliation, nous avons relié le livre des merveilles. Il contient désormais ce que les chrétiens de Sainte-Marie-de-Doulon, personnellement ou organisés en mouvements et services, ont raconté : les témoignages de fraternité, les actes qui donnent envie de dire à Dieu : merci pour la vie !

Nous avons aussi relié le livre des fragilités. Au fur et à mesure de ces pages se racontent les souffrances quotidiennes, les injustices, les lâchetés, les impuissances, les combats…

Et que voyons-nous ? Le récit des merveilles est indissociable du récit des fragilités. Pour une injustice relevée, c’est la merveille d’une personne qui s’est dépassée…

Ce qui est écrit ne concerne pas que les chrétiens. Écrits par des chrétiens ces deux livres sont une photographie de notre vie quotidienne. Ils demandent à être analysés pour y trouver les causes réelles des maux qui rongent notre société. Ils demandent à être analysés pour découvrir où se cache l’espérance qui fait tenir debout.

Ces récits évoquent d’autres écrits. En 1789 avaient été réalisés dans les paroisses les cahiers de doléances. Recueillis, ils avaient servi de matière première aux États Généraux qui ont précédé la Révolution française.

Ces récits ne méritent-ils pas d’être portés à la connaissance des hommes et des femmes qui aujourd’hui réclament notre voix pour nous gouverner ?

Et nous, qu’allons nous faire de tout cela ?
Que va faire l’Église catholique en France de ces récits ? Ils contiennent les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes d’aujourd’hui.

« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ ». C’est avec ces mots que les Pères du Concile Vatican II, dont nous commençons de célébrer l’anniversaire, ont ouvert la Constitution « Gaudium et Spes ».

Nos petits cahiers de doléances sont un acte de réception du concile Vatican II, effectués par des chrétiens majeurs et lucides, familiers de l’Évangile. Les joies et les souffrances des hommes de ce temps sont les joies et les souffrances des disciples du Christ.

Nous fêtons Pâques : que l’espérance vivante des chrétiens d’aujourd’hui ouvre les tombeaux de notre monde.

Daniel Orieux


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