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Résurrection et vie nouvelle dans le Christ

La foi des chrétiens a commencé au matin de Pâques. Cette origine est très fragile : ce sont des témoignages.

Aucun homme sérieux ne peut contester qu’un jour un homme, Jésus, soit mort en croix.

Mais Jésus, personne ne l’a vu en train de ressusciter !

Personne cependant ne peut contester ce fait historique : des hommes et des femmes ont attesté : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on l’a mis » (Jean 20).
C’étaient des femmes.

Puis Pierre et Jean sont arrivés et ils ont constaté ce que les femmes avaient dit. Ils virent, ils crurent. Leur témoignage a donné naissance à l’Église, au christianisme, qui a d’abord célébré la victoire de Jésus sur la mort et qui ensuite s’est penché sur ses origines. Nous ne fêterions pas Noël s’il n’y avait eu Pâques.

Cet événement de la mort et de la résurrection de Jésus est pour les chrétiens le mystère central qui explique l’univers et la vie sur la terre. Il éclaire notre origine, il éclaire où nous allons. C’est un événement capital parce qu’il détermine un mode de vie.

En effet, la résurrection de Jésus ouvre une issue par delà la mort. Dans la nuit de Pâques nous avons entendu la proclamation, dans le livre de l’Exode, du passage de la Mer Rouge. Ce texte représente la première pâque, toujours célébrée par le peuple juif et qui a été elle-même célébrée par Jésus. Dans ce récit, les Égyptiens se lancent à la poursuite des Hébreux qui se heurtent au mur de la mer. La destinée de ce peuple est la destinée de l’homme : nous sommes entre deux murs : le mur de la mort qui nous poursuit, ou nous précède, comme nous le voulons. Mais la mort nous talonne, nous le savons bien même si notre époque ne veut plus le savoir. Devant nous la mer, le mur infranchissable. Que faire entre les deux ? Quel comportement adopter ? Quand la mort est la perspective de l’humanité, ne faut-il pas jouir de la vie le plus vite possible, se préoccuper de soi seulement et de soi d’abord pour assouvir les désirs terrestres ? Gagner de l’argent.

Mais voilà que dans le livre de l’Exode, la mer s’ouvre. La mer qui s’ouvre, c’est un avenir qui s’ouvre.

Si une issue est ouverte à notre monde, alors nous pouvons commencer à vivre autrement, nous pouvons commencer de mener une vie meilleure, nouvelle, transformée par l’amour.

Ce passage, nous l’avons vécu à notre baptême. Car c’est cela le baptême : la traversée du mur de la mort qui engendre en nous un comportement d’homme nouveau. C’est cela la bonne nouvelle de Pâques : la résurrection du Christ, en ouvrant une brèche dans le mur de la mort, nous ouvre à la possibilité d’une vie renouvelée et meilleure.

La communauté que nous formons est née de la proclamation de la résurrection. En partenariat avec tous les hommes de bonne volonté, nous pouvons aujourd’hui inaugurer une manière de vivre qui soit à la hauteur de notre foi. La résurrection de Jésus est le signal d’une vie nouvelle. C’est à nous, croyants, d’ouvrir les brèches dans les murs, de susciter l’espérance, d’entrer comme Jésus dans un corps nouveau, ressuscité, capable de faire surgir la vie autour de nous. Que la bonne nouvelle de la résurrection ouvre un horizon et un avenir à chacun, c’est le souhait que je formule. Que chacun, après l’étonnement du tombeau vide et la proclamation intime de sa foi, se mette en route : Dieu nous a devancés. Toute forme de mort peut être vaincue. Menons une vie qui en soit digne.

Daniel Orieux


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