En 1869, le village de Toutes-Aides fait partie de la commune de Doulon. Depuis l’ouverture, en 1862, de la Manufacture des Tabacs et de la nouvelle gare de Doulon, la population s’accroît rapidement. La scolarisation des enfants préoccupe les autorités civiles et religieuses. Un pensionnat pour les garçons, dirigé par les Frères de Ploërmel existe au village de Toutes-Aides, depuis 1852. Mais, pour les filles ? En 1867, la loi Duruy rend obligatoire leur scolarisation. C’est alors que le curé de la paroisse de Doulon, l’abbé Pierre-Marie Héry demande au Supérieur des Sœurs de Saint-Gildas d’envoyer des institutrices en vue d’ouvrir une école libre. Cette nouvelle école répondrait aux désirs des parents d’avoir un établissement pour leurs filles. Le 22 janvier 1869, une propriété est achetée : maison et jardin, à l’angle de la Route Départementale - aujourd’hui Boulevard Louis-Millet - et du Chemin des Travailleurs - rue des Épinettes-.
Le 4 octobre 1869, cinq sœurs sont là, au départ de cette œuvre d’éducation : Sœurs Saint-Denis, Marie-Saint-François, Louise-de-l’Eucharistie, Saint-Colomba et Delphine, cent vingt-quatre fillettes sont présentes. Le 21 juillet 1870, un décret ministériel signé par Napoléon III, autorise la directrice sœur Saint-Denis à établir une école primaire et un pensionnat.
Au long des années, l’école traverse des périodes difficiles : climat politique anticlérical qui conduit à ‘fermer’ l’école durant un an, en 1907-1908, occupation des locaux par les militaires en 1914, en 1943-1944 et repli des pensionnaires en différents lieux, événements de mai 1968... L’école, malgré tout, se développe et s’agrandit à plusieurs reprises. La chapelle, bénie le 6 mai 1938, résiste tant bien que mal, aux bombardements de mai et juin 1944, qui endommagent sérieusement le pensionnat et la Chocolaterie.
L’enseignement lui-même s’est diversifié. Dès 1887, une classe prépare des adultes au Brevet élémentaire. Le pensionnat est reconnu cours complémentaire en 1918. Le cours technique, ménager et commercial, fonctionne de 1932 à 1960.
C’est en 1944 que s’ouvre enfin le cours secondaire. Des contrats avec l’État sont signés : contrat simple en 1962, contrat d’association en 1969. L’équipe éducative est constituée principalement de sœurs, une bonne trentaine dans les années 50-60 ; le groupe des laïques grandit d’année en année. La mixité pour les élèves est effective en 1979.
En 1975, la direction de l’école primaire est confiée à une laïque, ainsi que celle du cours secondaire en 1976. Huit sœurs restent au pensionnat et continuent d’y enseigner, l’une d’elles est responsable de la catéchèse pour tout l’établissement. En 1980, les cinq dernières sœurs, viennent habiter l’appartement de l’ancienne Aumônerie, adjacent à la chapelle, au 3 rue Joseph-Doury. L’une d’elles est permanente en pastorale au lycée-collège jusqu’en 1990. Depuis cette date, la communauté constituée surtout de sœurs à la retraite est présente à la paroisse et au quartier : catéchèse, présence aux personnes âgées, malades... D’autres donnent du temps à des associations caritatives : migrants, gens de la rue, familles de prisonniers, mouvements d’Église ou services de Congrégation. Chacune essaie de vivre jusqu’au bout, le charisme d’éducation et de proximité de la Congrégation, selon ses possibilités et sa disponibilité, avec le même désir de servir l’Église. Une page se tourne pour elles ..., mais la vie continue.
L’école primaire, qui compte aujourd’hui deux cent soixante-quinze élèves répartis en dix classes, se prépare à déménager. Un nouveau bâtiment les accueillera, rue Jean-Julien-Lemordant, à la prochaine rentrée de septembre. Le lycée-collège qui accueille mille quatre cent soixante-quatorze élèves va occuper les locaux devenus libres, le temps de construire de nouveaux bâtiments, à l’intérieur de l’établissement.
Que Notre Dame de Toutes Aides continue de veiller sur ces jeunes appelés à ‘grandir’. Bonne route à eux, à leurs parents, à leurs professeurs et éducateurs ! Bonne route à l’ensemble scolaire ‘Notre-Dame-de-Toutes-Aides’ !